A confronter avec la clinique

Je vois tous les matins des millions d’images
Les secrets de leurs maux aux mille et un signaux
A ces humains blessés au creux de leur cerveau
Sans jamais ne croiser un seul de leur visage.

A l’aide de rayons et prodiges de science,
Un corps saucissonné en coupes virtuelles
Illumine l’écran, palette gris pastel
Dont les nuances forgent notre connaissance.

Dès l’aurore je vois, dans ce coin de pénombre
Temple des mots de maux, où les blouses des ombres
Suggèrent les raisons du boucan des organes*.

Midi passé, je sors, et je fais soudain face :
Deux signaux liquidiens, lignes paramédianes,
Sous les yeux effrayés d’un homme au corps de glace.

 

* René Leriche : « La santé c’est la vie dans le silence des organes »

La Leçon d’anatomie du docteur Tulp (Rembrandt, 1632)

Une réflexion au sujet de « A confronter avec la clinique »

  1. Merci de cette humaine humilité, de la part d’une collègue qui eut à faire dès la fin de la trentaine à ces machines inoxydables, mais parfois en panne, qui disaient savoir débusquer les plus petits signaux annonciateurs d’apocalypses… sans connaitre rien en fait des étapes et des cycles de l’homme, ni de ses rebonds. Rien de la vie, en fait.

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